La Silicon Valley est victime d’infidélité. Pourtant attractives, innovantes, enviées du monde entier, les entreprises californiennes, GAFA en tête, n’arrivent pas à conserver leurs pépites. Les premiers émois sont rapidement oubliés. Ces talents finissent par voir ailleurs, à peine passé le cap fatidique de la première année. Trop de matchs possibles sur le marché du travail, trop de nouveaux acteurs qui leur font les yeux doux. La tentation de céder au chant des sirènes devient trop grande pour ces diplômés en quête d’une relation (professionnelle) idéale.
L’amour dure 1 an
Après l’obsolescence programmée, l’infidélité programmée ? Les employés de la Silicon Valley semblent en effet être destinés à ne pas rester plus d’un an dans leur entreprise. D’après une étude de Paysa, les 10 plus grosses entreprises tech américaines voient leurs employés voguer vers d’autres horizons après un an et demi en moyenne. Un chiffre qui fait réfléchir...
La guerre des talents aura bien lieu
Ce désengagement prématuré s’explique par l’essence même de la Silicon Valley : son potentiel sans limite, sa démesure audacieuse, son inventivité permanente. L’hyper concurrence fait rage au sein des GAFA*, NATU*, et autres licornes américaines. Les startups prometteuses fleurissent au sein du bassin californien avec des concepts inédits et des promesses séduisantes pour de jeunes talents. Dur de rester en place lorsqu’un nouveau voisin plus jeune et plein de fougue s’installe à vos côtés.
Il y a une application pour ça… ou pas
Le manque de fidélité s’explique aussi par le type de profils privilégiés dans cet environnement : les Millennials, à l’origine d’un nouveau paradigme au travail.
Comme l’explique Simon Sinek* de manière péremptoire, les Millennials sont malheureux au travail. L’éducation donnée par leurs parents, la technologie, l’instantanéité et l’environnement professionnel sont les 4 piliers qui cristallisent leur mal-être.
“Le jeune est impatient, il veut tout immédiatement”. Rarement un poncif aussi primaire n’avait été aussi….véridique. Génération férue de nouvelles technologies, addicte des réseaux sociaux, elle a développé des habitudes de consommation qu’elle entend retrouver au travail. Elle est habitée par le réflexe de trouver dans le digital une solution à toutes ses envies et à tous ses problèmes : regarder une série sur Netflix, se faire livrer un repas via Deliveroo, se déplacer en Uber, éloigner le célibat grâce à Tinder… “Sauf qu’il n’y a pas d’appli pour être satisfait dans son job ou construire une relation amoureuse durable”, rappelle Simon Sinek. “Du coup, je rencontre des jeunes brillants, très diplômés qui me disent qu’ils veulent démissionner parce qu’ils ont le sentiment de ne pas avoir d’impact dans leur entreprise…. Mais ils ne sont là que depuis 8 mois !”
La Silicon Valley regorgeant de Millennials, on comprend mieux le fléau local de ces relations professionnelles de courte durée.
“ Ce n’est pas la génération Y qui n’est pas adaptée au milieu du travail mais le monde du travail qui n’est pas adapté aux Millennials.” Simon Sinek
Le discours de Simon Sinek est intéressant car il n’incrimine pas le comportement des jeunes, mais tente de le comprendre pour mieux réagir. Selon lui, le rôle du manager consiste à accompagner les nouveaux talents pour les aider à s’intégrer dans le monde de l’entreprise : (re)prendre confiance en soi, apprendre la patience et la coopération, ne pas sortir son smartphone en réunion, … Le tout dans un environnement bienveillant.
Pour tenter d’enrayer l’infidélité dont elles sont victimes, les entreprises de la Silicon Valley ont démontré depuis quelques années un surcroît de flexibilité et de créativité. La tendance : accorder davantage de liberté aux employés, tant sur la manière de travailler, la gestion du temps que le lieu de travail.
La problématique de la rétention des talents vous intéresse ? Découvrez également notre article consacré aux 10 tendances les plus insolites observées dans les entreprises californiennes.