Connus pour être prenants, stressants et très concurrentiels, les métiers du conseil et de l’audit ont besoin d’initiatives QVT. Que cela soit pour préserver la santé de leurs salariés, ou leur marque employeur, les cabinets de ce secteur multiplient les mesures. Les entreprises du “Big Four” en particulier, tentant par la même occasion de se débarrasser de leur image de “géants” où il ne fait pas forcément bon travailler.
Pour son premier webinar, consacré au futur du travail, Gymlib a reçu Valérie Vezinhet, DRH de PwC. Elle a abordé avec nous les mesures prises dans son entreprise, en perspective avec les grandes tendances RH de la qualité de vie au travail.
Nouvelles formes de travail et liberté
Une de ces grandes tendances est la recherche de flexibilité, et pas seulement de la part des Millennials, nous assure notre invitée. Tous les collaborateurs se retrouvent pris dans - et par - cette redéfinition des modèles de travail. Sans aller jusqu'à sonner le glas du CDI ou l’avènement de la controversée entreprise libérée, les formes émergentes d’organisation du travail et des sociétés sont de plus en plus plébiscitées.
Pour Valérie Vezinhet, nous nous dirigeons sans doute vers un emploi stable, mais à temps partiel, complété par d’autres activités professionnelles, celles qui peuvent donner plus de sens. Dans son entreprise, on pratique l'intrapreneuriat, le développement de startups internes ainsi que le mécénat de compétences, où les employés vont apporter à des associations de l’aide dans leur domaine de prédilection.
Cet emploi devra aussi s’adapter aux variables aléatoires de la vie, il ne doit pas être un monolithe inamovible dans notre agenda, gênant la vie et les projets personnels. PwC prône également une adaptabilité du travail, sur le principe des vases communicants, permettant de dégager des plages, de “s’adapter aux moments, aux disponibilités, aux projets de chacun”.
Cette volonté de flexibilité s’oppose à la “culture de la présence” en France, qui, comme évoqué pendant le webinar, devrait se réorienter vers une culture du résultat, de l’output. “Dans d’autres pays, à passer trop de temps au travail, on se demanderait si vous êtes aussi efficace que ça”.
La sédentarité paradoxale des “digital nomads”
Les digital nomads ne sont pas si nomades que cela. Les outils technologiques permettent de ne plus être lié, enchaîné, à un lieu unique. Cependant le télétravail, par exemple, réduit l’activité physique journalière. Quant au coworking offsite, les espaces sont souvent plus proches de chez soi que le lieu de travail principal.
S’ajoute à cela une sédentarité sociale évidente, due non seulement à cette distanciation du lieu de travail originel, mais aussi à l'essor des NTIC, comme les messageries instantanées, dépersonnalisant le contact entre collègues.
Dans cette optique, les entreprises, surtout celles comme PwC réunissant des milliers de collaborateurs dans plus d’une dizaine de domaines d’activité, multiplient les initiatives de cohésion, les rencontres avec des collègues, qui autrement pourraient rester d’illustres inconnus malgré un seul étage d'écart. Les team buildings sportifs y participent et ajoutent les valeurs du sport et les bienfaits d’une activité physique au développement du contact humain.
On pourrait également parler de la fin des bureaux nominatifs au sein du siège, citée par la DRH de PwC à la fois comme un apport en flexibilité et comme un briseur d’habitudes sociales.
Blurring : l’impossible équilibre (?)
Avant, on parlait péjorativement de “rapporter du travail à la maison”. Aujourd'hui, la maison devient un lieu de travail, et le lieu de travail est de plus en plus numériquement connecté à la vie personnelle. C’est un des facteurs de stress les plus recensés et le sujet des risques psychosociaux est d’une importance grandissante pour les entreprises. Ils représentent, depuis 2011, 40% des accidents du travail.
Valérie Vezinhet nous parlait de la porosité croissante entre ces deux sphères : le “blurring”. Malheureusement, pas de solution miracle, il est dans notre culture d’être connectés et certains se font un devoir d’être disponibles à toute heure. La prise de conscience doit être personnelle - comme beaucoup des sujets concernant l'hygiène de vie - mais l’entreprise peut aider le salarié à décompresser, à se déconnecter, ou tout du moins, à lui en offrir la possibilité.
L’impact de l’activité physique sur la psyché n’est plus à démontrer (baisse du risque de burn-out, de dépression, évacuation du stress…), mais reste, selon notre invitée “un marché à évangéliser”. PwC, comme beaucoup de grosses entreprises tertiaires, s’est doté d’une salle de sport interne, qui s’est avérée complémentaire avec l’offre Gymlib.
Avec des salariés de plus en plus “remote”, des missions à l’autre bout de la France, et des horaires parfois impossibles, les salariés des domaines du conseil et de l’audit ont parfois du mal à pratiquer une activité sportive. C’est sur ce constat que Gymlib fut d’ailleurs développé en 2013.
Quant la gamification vient au service de la culture d’entreprise
Tout comme les commerces et points de vente cherchent depuis des années à se phygitaliser, c’est-à-dire à intégrer du digital dans leur environnement physique, les entreprises souscrivent également en interne à cette tendance de marketing expérientiel.
Les employeurs étant devenus des marques - que l’on consomme - elles n'échappent pas à l’infidélité du consommateur moderne dont l’appropriation passe par son implication. Il s’agit de proposer une expérience candidat, ou une expérience employé ludique et participative à l’instar des nouvelles expériences client.
Chez PwC on se souvient sûrement des paroles de Benjamin Franklin : “Dis-moi, et j’oublierai. Enseigne-moi, et je me souviendrai. Implique-moi, et j’apprendrai.”
Fini l’onboarding d’une centaine de slides sur l’entreprise et son histoire, les employés fraîchement arrivés participent à un escape-game spécial. Les énigmes et situations permettent de retirer lesdites informations. Cela permet aussi de s'imprégner de la culture de l’entreprise, devenue presque culture de marque. Un autre atout pour la valorisation et la différenciation de sa marque employeur, dans notre société où la consommation est devenue identitaire.
Un escape game peut aussi être un outil de recrutement permettant d’identifier les fameux soft skills, tout en apportant une dimension d’entertainment indispensable pour accrocher la nouvelle génération. Si vous souhaitez en savoir plus, nous vous invitons à lire notre article sur le sujet.