Aujourd’hui, la RSE - Responsabilité sociétale des entreprises - n’est plus un artifice de la communication institutionnelle, elle s’inscrit au cœur des enjeux RH : 62% des jeunes ne veulent travailler que « pour des entreprises qui cherchent à délivrer un impact environnemental et social positif »¹. Leur rêve ? S’investir dans une entreprise à impact positif, créer un nouveau modèle économique plus juste, favoriser l’activité économique locale…

Pour relever le défi de l’attractivité et embarquer leurs salariés, les entreprises planchent sur des initiatives RSE. Par où commencer ? Encore peu exploité, le sport est une composante pertinente pour nourrir sa démarche RSE. Éclairages, idées et bonnes pratiques pour créer la bonne combinaison « sport-RSE ».

L’entreprise, adulte responsable

Avant de bâtir sa démarche, il faut revenir à la vocation première de la RSE : placer son entreprise au cœur d'un environnement sur lequel elle agit positivement. Comment ? Cela regroupe l’ensemble des pratiques - mises en place volontairement - dans le but d’offrir de bonnes conditions de travail, d’avoir un impact positif sur la société et de respecter l’environnement tout en étant économiquement viable. Ces démarches sont largement plébiscitées par les salariés : 70% d’entre eux souhaitent s’investir davantage dans des actions RSE² !

Pour se lancer, un credo : cohérence, sens et collaboratif. Selon Marc Jacouton, membre du Conseil d’Administration du C3D, il est important « de ne pas faire de la RSE-gadget. (...) L’enjeu est de partir d’actions RSE symboliques pour aller jusqu’à impacter la stratégie ». Bâtir une RSE propre à son entreprise, cela s’imagine avec les salariés afin de co-construire une mission commune, donner du sens à l’action individuelle et booster la prise d’initiatives.

Par quel axe débuter : écologique, sociétal...? Pour 42% des salariés², la thématique RSE prioritaire est l’amélioration des conditions de travail. Or près d’un salarié sur deux se montre insatisfait de l’engagement de l’entreprise envers son bien-être³. Pour y répondre, le sport s’intègre pleinement dans une démarche QVT et, par ricochet, relance l'engagement collectif.

Les salariés et la RSE statistiques

RSE & Sport : l’union fait la force

Adresser les sujets liés à la longévité, au stress ou au mal-être en développant l’axe social de la RSE est aujourd’hui prioritaire. En France, l’obligation, pour l’employeur, de veiller à la santé des salariés est d’ailleurs inscrite dans le Code du travail. Certaines entreprises œuvrent pour trouver des solutions, parmi lesquelles l’activité physique et sportive (APS). En quoi cela participe-t-il favorablement au bien-être ?

  • Amélioration de la santé : faire du sport en groupe améliore la santé mentale, physique et émotionnelle. Selon une étude menée sur des étudiants ayant pratiqué une activité sportive en groupe pendant trois mois, une baisse de 26 % de leur stress perçu⁴ a été relevé. Une autre étude montre⁵ même un allongement de l'espérance de vie de trois ans.
  • Augmentation de la motivation : la pratique du sport permet une baisse du taux d’absentéisme de 30 à 40%⁶ et jusqu’à 12%⁷ de gain de productivité pour le salarié.
  • Vecteur de bien-être : le sport favorise le sentiment d’appartenance à l’entreprise selon 80% des dirigeants⁹et permettrait d’atteindre un taux de turnover 25% moins élevé que la moyenne⁸.
  • Socle de la cohésion sociale : 64% des salariés estiment que la RSE améliore la qualité des relations de travail² et que cela développe le sens du collectif. Le sport particulièrement : 87% des dirigeants affirment qu’il facilite l’intégration dans l’entreprise⁹ et 85% que cela renforce l’esprit d’équipe⁹.

Les bienfaits du sport statistiques

Les 7 merveilles du sport en entreprise

Il existe pléthore d’offres autour de la pratique du sport. Or seules 42% des entreprises le font en 2018³. De quoi se différencier :

  • Réductions pour des abonnements sportifs ou subventions des frais liés à la pratique du sport
  • Aménagement des horaires pour pratiquer sur le lieu de travail : le manque de temps serait le principal frein à la pratique sportive régulière chez les adultes en France
  • Mise à disposition d’infrastructures et de matériel : Veolia ou d'Air France ont leur propre salle de sport, Sopra a simplement mis des douches et des vestiaires à disposition des salariés.
  • Créneaux organisés avec des coachs sportifs : Saint-Gobain a déjà organisé des sessions de sport et relaxation encadrées au parc de la Villette.
  • Privatisation de salles de sport pour célébrer des moments clés de l’entreprise
  • Entraînements collectifs et, pourquoi pas connectés pour motiver
  • Choix de mutuelles qui remboursent le sport sur ordonnance ou le promeuvent
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Top des initiatives RSE & Sport, de la TPE au CAC40

Le sport est aussi un outil fédérateur autour des questions sociétales et écologiques auxquelles les collaborateurs - et citoyens- sont sensibles. 75% des jeunes seraient prêts à accepter d’être payés un peu moins pour travailler dans une entreprise plus responsable et plus contributive¹⁰.

Trois actions à tester :

Organiser ou participer à des événements sportifs pour défendre une cause : recherche, écologie, éducation, santé, handicap… proposer des défis sportifs en groupe pour financer ces causes mobilise les équipes et rassemble autour de valeurs fortes. Bonne pratique : sollicitez les salariés en amont, c’est à eux de choisir leurs combats ! Pourquoi ne pas créer un « comité sportif RSE » pour suivre la démarche de manière collaborative ? Besoin d’exemples :

Des courses solidaires comme Odyssea contre le cancer du sein et bien d’autres événements ici : des packages entreprises sont proposés.

Schneider Electric co-organise le Marathon de Paris et propose des « Dossards Solidaires » : comment cela fonctionne ? L’entreprise choisit une cause (Les Restaurants du coeur, Unicef…) que les salariés souhaitent défendre et les participants doivent collecter un montant minimum de dons en amont de la course.

La course des Héros est un défi sportif caritatif autour de plus de 250 causes : à ce jour plus de 200 entreprises ont déjà mobilisé leurs équipes. Deux formats possibles : participer à des courses ouvertes à tous ou organiser ses propres challenges sous la forme d’un team building… déjà expérimenté par la Banque Populaire du Val de France ou A2 Consulting.

Sponsoring associatifs sportifs : Ford s'est entouré de « Kick-it Out », association britannique qui agit contre les exclusions sociales à travers le sport. Ou encore, dans le cadre de la campagne « Good for Goals » certaines entreprises se sont engagées à reverser un montant à chaque but marqué sur une journée de championnat. À réinventer au sein d’un tournoi interne, régional, inter-entreprise ?

Good for goals

À Dubaï, 200 collaborateurs et collaboratrices de L’Oréal ont soutenu « the Special Olympics», un évènement associatif sportif dédié à des athlètes en situation de déficiences intellectuelles. Leurs rôles pendant l’événement ? Traducteurs, animateurs...

Devenir une entreprise « vélodynamique » : encouragez le trajet domicile-bureau à vélo grâce au forfait « mobilités durables », l’une des 15 mesures citées dans le projet de Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) présentées fin novembre 2018 en Conseil des ministres ! L’objectif ? Encourager les collaborateurs à changer leur manière de se déplacer. Pour cela, les entreprises bénéficieront d’incitations fiscales pour mettre à la disposition des équipes des flottes de vélos. Le texte devrait être voté courant 2019… De quoi lancer des campagnes ou des challenges d’équipes !

Il y a déjà des précurseurs de la mobilité durable : depuis 2014, Sotranasa - entreprise de BTP perpignanaise - qui emploie 170 salariés a opté pour l’indemnité kilométrique vélo via la prise en charge d’une partie des frais d’entretien et renouvellement du vélo : celle-ci s’élève à 0,25€ par kilomètre parcouru pour les trajets domicile-travail. Cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large de sensibilisation et d’incitation à l’éco-mobilité (abris à vélo, communication interne…).

L’activité sportive, le sponsoring ou encore les défis sportifs favorisent la cohésion sociale, la qualité de vie au travail et le sens commun autour de causes sociétales ou environnementales. De quoi fédérer les équipes autour d’un projet d’entreprise. Que l’entreprise compte 5 ou 5000 salariés.

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Sources

¹Chiffres issus de l’article « HR Directors Must Sell CSR To Win Millennial Job Candidates »

²Infographie E-rse

³Enquête OpinionWay & Gymlib : Sport en entreprise : qu’attendent les Français

⁴Étude menée en novembre 2017 sur des étudiants en médecine, rapportée par The Journal of the American Osteopathic Association

Enquête Medef 2015

⁶Etude britannique reprise par Sport carrière dans l'article "Le sport pour stimuler la performance en entreprise", 13 septembre 2017

⁷Étude Santé Canada : pour un salarié pratiquant au moins 30 minutes d'activité physique par jour par rapport aux collègues sédentaires.

⁸Cabinet du Premier ministre. Conseil d’Analyse Stratégique : moyenne pour les entreprises ayant mis en place une politique QVT par le sport

⁹Baromètre “Vitalité, Sport et Entreprise” réalisé par Generali et Opinionway (2018) : chiffres sur les dirigeants qui proposent déjà des activités sportives

¹⁰Étude Cone Communications