Le travail, c’est la santé ? Charge mentale, burn out, dépression, anxiété… Face aux maux liés à la crise sanitaire, l’absentéisme repart à la hausse : 41 % des salariés ont été arrêtés en 2021, contre 37 % en 2019 (d’après une étude de Malakoff Humanis). De nombreux employeurs ont décidé de réagir et d’instaurer du sport en entreprise pour améliorer la santé des salariés, contribuer à leur épanouissement et développer la Marque Employeur. Au-delà de la prévention, investir dans le sport en entreprise est un outil à ne pas négliger pour répondre aux enjeux RH de demain. Comment faire pour encourager les salariés autour d’activités physiques et sportives alors que seulement 13 % d’entre eux pratiquent une activité régulière (d’après l’Eurobaromètre Sport and physical activity) ? Comment mettre en place le sport en entreprise ? Découvrez nos 6 conseils pour en faire une réussite !
1. Identifier les ambassadeurs du sport en entreprise
Arnaud est un grand fan de course à pied. Il a couru les plus grands marathons du monde et pose ses congés au gré des grandes compétitions sportives les plus exigeantes (la Diagonale des Fous à La Réunion, l’Ultra Trail du Mont-Blanc à Chamonix…). Pourquoi ne pas lui proposer d’organiser des sorties running à la pause déjeuner ? Quant à Nathalie, elle pratique le yoga depuis des années et connaît les positions de yoga sur le bout des doigts. Elle pourrait initier vos collaborateurs à retrouver une sérénité intérieure via des sessions de yoga dans vos locaux ?
Vous l’aurez compris, les salariés passionnés de sport seront vos meilleurs alliés pour encourager la pratique et diffuser ses bienfaits dans votre entreprise ! Vous pouvez compter sur eux pour que votre programme bien-être soit une réussite. En plus d’être les premiers motivés, ils deviendront de véritables relais d’influence pour encourager leurs collègues à bouger. Ces ambassadeurs parleront positivement de vos initiatives sportives et iront même plus loin en se proposant d’aider dans l’organisation de cours, sorties ou événements sportifs.
Pour les identifier, rien de plus simple qu’un sondage ou un appel aux volontaires. Vous pouvez aussi créer un groupe Whatsapp ou un canal Slack avec tous vos ambassadeurs pour donner des informations sur les prochaines sorties running ou séances de yoga.
2. Co-construire le projet sport en entreprise avec les salariés
C’est bien connu, le sport rassemble et permet de travailler en vue d’un objectif commun. Un programme de sport en entreprise ne peut se concrétiser s’il se construit à sens unique. Ils sont au cœur de ce projet. Les faire participer aboutira à son succès.
Demandez-leur quelles sont leurs activités sportives préférées ou celles qu’ils souhaitent démarrer ou perfectionner ? À quelle fréquence et à quels moments de la journée ? Préfèrent-ils faire du sport entre collègues ou individuellement ? Vous pouvez aussi les impliquer dans le choix des prestataires (coach en entreprise, abonnement à la salle de sport, abonnement à la carte…). Si votre CSE (Comité Social et Économique) cofinance une partie des activités sportives de votre entreprise, c’est aussi le moment de leur demander leur budget qu’ils sont prêts à mettre dans une activité sportive.
3. Surfer sur les temps forts sportifs et les événements de prévention santé
Les temps forts d’entreprise ou "marronniers" rythment l’année, offrent des moments de convivialité et renforcent la cohésion en interne. Communiquer sur des thématiques (événements, journées mondiales, fêtes, etc.) pour promouvoir l’activité physique et sportive permet de mobiliser plus largement vos collègues.
En s'adossant à ces temps forts, vous rendrez la pratique plus accessible et avec du sens. C’est également un excellent moyen d’encourager vos équipes à bouger. Les thématiques que vous choisirez doivent avoir un rapport avec une valeur que vous mettez en avant et votre culture d’entreprise.
Vous pouvez profiter d’événements autour de la santé et du bien-être au travail pour mettre à l’honneur la pratique sportive dans votre entreprise.
Par exemple, le Mois Sans Tabac, généralement organisé chaque mois de novembre, est une excellente occasion d’accompagner les fumeurs à reprendre une activité physique ou sportive en faisant appel à des coachs. À noter que vous pouvez très bien l’organiser à n’importe quel moment de l’année.
Lors de la semaine de la qualité de vie au travail (QVT), vous pouvez organiser des sessions de pilates, organiser des ateliers thématiques autour des avantages du sport ou faire appel à un ancien athlète de haut niveau pour une conférence.
Les événements sportifs tels que la Coupe du Monde de Football ou les Jeux olympiques sont d’excellents thèmes pour organiser des tournois ou des team building de types olympiades. L’avantage de ces événements est qu’ils combinent non seulement sport et plaisir et permettent également d’interagir avec d’autres collaborateurs, le tout dans une ambiance conviviale.
4. Partager les expériences sportives de vos salariés
Vous avez appris que Camille du service communication avait couru son premier semi-marathon en moins de 2 heures ? Demandez-lui si elle serait d’accord pour partager cette nouvelle dans la prochaine newsletter interne ou dans un canal Slack dédié à la vie d’entreprise !
Félicitez les exploits de vos salariés est une bonne initiative pour impulser une bonne dynamique autour de la pratique sportive. Mais attention de congratuler tous les types d’efforts physiques. Ils ne sont pas tous des sportifs aguerris capables de battre des records.
Chez Gymlib, nous aimons partager nos expériences sportives directement dans le fil d’actualité de l’application Gymlib ou dans un canal dédié Slack. C’est un bon moyen de se motiver, de renforcer le sentiment d’appartenance à l’entreprise et surtout de découvrir ses collègues sous un autre jour.
5. Développer le sport en entreprise via les déplacements domicile-travail
L’activité physique se définit comme « tout mouvement corporel produit par les muscles squelettiques qui entraîne une dépense énergétique ».
Tout l’enjeu pour encourager les salariés à être actifs est de s’adresser aux plus éloignés de la pratique sportive et pour qui le sport peut être source de découragement. Pour cela, vous pouvez donner des exemples concrets d'activités réalisables au quotidien (venir à vélo ou à pied au travail, prendre les escaliers plutôt que l’ascenseur, sortir une station de métro avant l’arrêt principal du bureau, etc.).
L’entreprise offre aux salariés un cadre idéal pour intégrer des séances physiques dans leur quotidien en ayant recours aux mobilités actives comme le vélo ou la marche. Pourtant, en France, “seuls 31% des employeurs ont instauré une politique en faveur du vélo” selon l’enquête “vélo et employeurs” menée par Ekodev, alors que 31% des salariés dont le mode de transport n’est pas le vélo, envisagent de le prendre pour les trajets domicile-travail.
Toute entreprise est légitime à encourager la mobilité active. D’autant plus que le plan vélo prévoit des avantages fiscaux pour toutes entreprises mettant à disposition de ses salariés de la location de vélo de longue durée pour les trajets domicile-travail.
À lire aussi : INFOGRAPHIE - Pourquoi inciter la pratique du vélo au travail ?
6. Privilégier une communication bienveillante sur les bienfaits de l'activité physique
La santé des salariés demeure un élément central pour le bon fonctionnement de l’entreprise. Elle contribue également à sa performance. En tant qu’employeur, vous avez un rôle à jouer pour améliorer le bien-être de chaque salarié. Le sport en entreprise est donc un excellent outil de prévention.
Pour qu’ils s’approprient l’activité physique comme un outil de votre culture de prévention, vous pouvez miser sur une communication centrée sur les bénéfices du sport sur la santé. En effet, faire le lien entre sport et prévention santé pourra sensibiliser les salariés les moins actifs.
Par exemple, vous pouvez mettre en avant les bénéfices de la pratique sportive tels que la réduction du stress, l’amélioration du sommeil, la protection contre certains cancers ou encore la prévention des maladies cardio-vasculaires, dans vos communications. Il s’agit aussi de montrer que votre investissement dans le sport au travail en tant qu’outil de prévention santé permet de promouvoir un environnement de travail favorable au bien-être.
MISE A JOUR 2024 : 3 conseils supplémentaires pour encourager la pratique du sport en entreprise
7. Faire du sport un levier de votre politique RSE
Un des éléments incontournable de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) est l’amélioration de la Qualité de Vie au Travail (QVT). Elle profite à la Marque Employeur en permettant à l’entreprise d’attirer de nouveaux talents, de réduire le taux d’absentéisme et d’éviter le turnover.
En développant l’activité physique et sportive dans votre entreprise, les bénéfices sur la santé générale de vos équipes seront nombreux et facilement mesurables. En effet, en les encourageant à bouger plus, ils seront incités à changer leurs habitudes pour une vie plus saine et plus active mais aussi à se sentir davantage épanouis dans leur vie professionnelle et personnelle.
Grâce à l’intégration du sport au sein de votre entreprise, vous pourrez également développer l’axe social de votre politique RSE et faire rayonner votre implication vers une entreprise plus humaine. C’est le cas, par exemple, lorsque vous organisez des courses solidaires.
Vous l’aurez compris, développer l’activité physique et sportive en entreprise est une composante essentielle de votre politique RSE. Ne passez pas à côté d’un développement durable de la santé de vos collaborateurs !
8. Développer les team building sportifs
Un bon moyen de promouvoir l’activité sportive au sein de votre entreprise est de le faire de manière ludique. Pour commencer, mettez en place des activités dédiées au sport lors de votre prochain séminaire.
Faire du sport dans une ambiance conviviale et décontractée permet de lever les freins à la pratique sportive en entreprise. Exit la performance, les team buildings sportifs s’adressent à tous les profils de collaborateurs. Sous forme de challenge, de jeux collectifs ou
d’olympiade, le but du jeu est de s’amuser en créant des échanges informels, d’améliorer la cohésion d’équipe et de créer une synérgie commune.
Au-delà de favoriser l’émulation collective, le team building sportif permet d’encourager les collaborateurs à fournir un effort physique dans un moment de partage et de fête.
9. Proposer des activités de sport en entreprise variées pour tous les salariés
Pour encourager la pratique sportive auprès de vos collaborateurs, proposez-leur des activités variées, accessibles pour tous les niveaux et adaptées aux envies de chacun. Le sport en entreprise inclut aussi bien des activités au sein des bureaux telles que le yoga, le fitness, la boxe, le pilates, le stretching… mais aussi à l’extérieur de l’entreprise comme le running, les sports collectifs (basket, football, handball…) ou de raquette (ping-pong, tennis, padel…). Vous pouvez proposer via votre CSE ou la Direction une participation financière aux activités sportives de vos collaborateurs (abonnement à une salle de sport, participation à une course, Gymlib, etc.). Depuis le décret du 28 mai 2021, le financement de prestations d’activité physique et sportive en entreprise et la mise à disposition d’équipement à usage collectif sont exonérés (sous certaines conditions) de cotisations sociales.
Le sport en entreprise : que dit la loi ?
« La pratique de l’éducation physique, de l’activité physique et du sport est un droit fondamental pour tous », déclare la Charte Internationale de l’éducation physique, de l’activité physique et du sport de l’UNESCO.
Si vous faites partie de ces décisionnaires convaincus mais que vous vous sentez perdu face aux différentes offres de sport en entreprise et à leur nature juridique, pas de panique !
Cadre légal de l'entreprise sportive
En France, les employeurs ont pour obligation d’assurer la sécurité et la protection de la santé physique et mentale de leurs collaborateurs. Pour se faire, ils doivent mettre en place des dispositifs, informer et former leurs travailleurs sur les risques existants et les initiatives mises en place. Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et les services de santé au travail (SST) contribuent également à ce processus. Quant aux salariés, ils se doivent de préserver leur santé et leur sécurité, ainsi que celles de leurs collaborateurs.
Parmi les dispositifs à mettre en place, la pratique physique et sportive dans le cadre professionnel dépend du Code du sport et plus précisément, du Code du travail. Pour les organisations disposant d’un Comité Social et Économique (CSE), le sport en entreprise (activités physiques et sportives APS) relève des activités sociales et culturelles régies par celui-ci. Cependant, il peut également être à l’initiative d’autres décisionnaires tels que le service RH ou le Comité de direction (CODIR) directement.
Par ailleurs, le projet de loi Sport et Société prévoit plusieurs démarches en faveur du sport en travail
- la création d’un label “entreprise sportive” pour valoriser les entreprises ambitieuses en la matière
- le développement des conciergeries sportives, services sur mesure permettant de tester différentes formules pour mettre en place un projet sportif
- une meilleure inclusion des personnes handicapées en améliorant la connaissance de l’offre sportive et son accessibilité
Prêts à découvrir deux des principaux modèles de sport en entreprise existants et leurs cadres légaux ?
La salle de sport interne : quelle réglementation ?
Un espace sportif dans l’enceinte même de son entreprise : c’est généralement le premier modèle auquel nous pensons lorsqu’il s’agit de sport en entreprise. Mais quelles sont les règles à respecter ?
Tout d’abord, cette infrastructure doit répondre aux contraintes légales du Code du travail, parfois au même titre que les autres lieux de l’entreprise. Au programme :
Mais ce n’est pas tout ! Le non respect de la loil peut entraîner la fermeture temporaire ou définitive de l’infrastructure, une année d'emprisonnement, 15000 euros d’amende et en cas d’accident, la responsabilité peut revenir à l’organisateur de la pratique (association, CSE…).
L’abonnement multisport : quelles contraintes légales ?
Si le modèle de l’abonnement multisport ne vous permet pas de pratiquer sur le lieu même de votre travail, il vous permet cependant de vous entraîner où vous voulez, quand vous voulez et avec qui vous voulez !
Le principe ? Un abonnement qui donne accès aux collaborateurs à un vaste réseau d’infrastructures sportives variées (natation, yoga, tennis, musculation…) dans un champ géographique défini. En bonus : parce qu’effort rime avec réconfort, certains abonnement comme Gymlib proposent un accès à des partenaires bien-être (massages, cryothérapie…).
Contrairement à la salle de sport en interne, l’abonnement “externe” est davantage flexible. En effet, l’entreprise joue uniquement un rôle d'intermédiaire et n’est pas confrontée à diverses obligations juridiques. Les salariés deviennent des clients à part entière des diverses infrastructures du réseau et doivent donc se conformer au règlement intérieur et aux éventuelles conditions en vigueur de celles-ci (visite médicale à jour si besoin, règles d’utilisation du matériel, règles d’hygiènes, normes du lieu…).