L’arsenal des mesures actuelles nécessaires pour lutter contre la pandémie comme le télétravail ont aggravé la sédentarité des salariés. Selon le Baromètre Ipsos x FFEPGV, les français ont fait moins de sport en 2021 qu'en 2020. 61% des français affirment avoir désormais un mode de vie plus sédentaire qu'avant la pandémie. Or, la sédentarité au travail a un impact économique direct sur les entreprises. Des études montrent qu’elle entraîne des troubles musculo-squelettiques, la première des maladies professionnelles, mais aussi des maladies chroniques comme le diabète et augmentent ainsi les arrêts de travail. Vous pensiez que le télétravail avait du bon sur la santé de vos collaborateurs ? Cet article revient sur les conséquences de la sédentarité sur la santé de vos salariés et propose des solutions pour vous aider à préserver leur santé.

Les Français vivent de plus en plus assis

  1. Sédentarité, de quoi parle-t-on ?

L'Observatoire National de l'Activité Physique et de la Sédentarité (Onaps) estime qu’une personne devient sédentaire lorsqu’elle reste assise 7 heures par jour ou plus. En Europe, 70% de la population passent quotidiennement plus de 8 heures en position assise. Les Français, quant à eux, restent assis environ 7h26 par jour ! Déplacements en voiture, travail derrière l’écran sont autant de facteurs qui favorisent la sédentarisation de nos sociétés aujourd’hui.

  1. Sédentarité : une tendance en nette augmentation avec le télétravail

Sans surprise, les confinements et la poursuite du télétravail pour des millions de salariés afin de combattre l’épidémie de COVID-19 risquent d’accroître la sédentarité et ses effets négatifs. En effet, travailler de longues heures derrière un écran peut se révéler délétère pour notre santé mentale et physique.

Sitting is the new smoking? Les risques du télétravail sur notre santé

  1. Les TMS : première conséquence du télétravail

TMS

Des comités sociaux et économiques d’entreprises ont pu évaluer les conséquences du télétravail lors du premier confinement en 2020 et en tirent des enseignements. Si des avantages ont été constatés, plusieurs inconvénients sont apparus comme l’augmentation des troubles musculosquelettiques (TMS). Les salariés ont dû improviser dans l’urgence un bureau à la maison en ne bénéficiant pas toujours d’un matériel ergonomique adéquat. Pourtant, une mauvaise position assise peut entraîner des douleurs dans le dos, le cou, les épaules et les poignées avec pour conséquence l’apparition de lombalgies. Une étude réalisée par Santé Publique France sur les comportements des Français face au Covid-19, révèle qu’environ 10% des sondés ont développé une lombalgie pour la première fois pendant le premier confinement.

  1. Télétravail et sédentarité : des effets encore plus nocifs à long terme

La sédentarité peut également entraîner des maladies beaucoup plus graves. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, le manque d'activité physique est considéré comme le quatrième facteur de risque de décès dans le monde (6%). La liste des effets négatifs de la sédentarité sur la santé de vos salariés est longue ! La sédentarité est associée à un risque accru de développer ou d'aggraver des maladies chroniques telles que le diabète de type 2, l'hypertension artérielle, les maladies cardiovasculaires, certains cancers et l'ostéoporose. En France, 15 à 20 % de la population active sont concernés par une maladie chronique.

  • Plus on reste assis, plus on a envie de manger !

L’obésité est une des premières conséquences graves de la sédentarité. Quelles en sont les raisons ? Paradoxalement, le fait de moins bouger nous donne encore plus envie de manger. En effet, « lorsque nous sommes inactifs, nous avons tendance à manger plus que nécessaire et des aliments souvent riches en graisse et en sucre », souligne une note de l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps). Il suffit d’augmenter de 15 % et de manière récurrente le temps passé en position assise au cours de la journée pour que des perturbations métaboliques apparaissent. La prise de poids n’est pas la seule conséquence. L’obésité est à son tour un facteur de risque de diabète, de maladies cardiovasculaires et de cancers.Le lien est avéré entre obésité et risque de complication, à cause des pathologies annexes, mais également indépendamment de celles-ci.

  • La sédentarité pire que le tabagisme ?

Enfin, certains spécialistes n’hésitent plus à comparer la sédentarité au tabagisme. C’est le cas de Paul Menu, chirurgien cardiaque et membre de la Fédération Française de Cardiologie : « Les études montrent que la sédentarité est devenue la première cause de mortalité évitable au monde. C'est plus grave que le tabac. La sédentarité tue plus que le tabac. Et c'est notamment lié aux écrans. »

La mortalité augmente rapidement en restant assis et ceci dès 4 heures par jour. Au-delà de 4 heures par jour de travail assis, la mortalité augmente de 2 % par heure supplémentaire. Puis, au-delà de 8 heures de travail assis, la mortalité augmente de 8 % par heure supplémentaire. Enfin, rester assis plus de 10 heures par jour augmente la mortalité de 34 % !

Les risques psychologiques liés au télétravail

Risques psychologiques

  1. Solitude, absence de déconnexion : le télétravail pèse sur la santé mentale

En plus des risques physiques entraînés par la sédentarité, d’autres inconvénients d’ordre psychologique peuvent apparaître durant les périodes de télétravail comme celle que nous sommes en train de vivre. En effet, travailler seule chez soi, en étant connecté en permanence, crée des déséquilibres entre vie professionnelle et vie personnelle qui ne sont pas sans conséquence.

Selon une Étude mondiale d’Oracle & Workplace Intelligence sur l’IA au travail, les principales répercussions du télétravail sur la santé psychique se traduisent par : « un manque de sommeil (40%), une santé physique détériorée (35%), une dégradation du sentiment de bonheur à la maison (33%), la complication des relations familiales (30%) et une forme d’isolement social (28%). »

  1. Les salariés réclament plus de prévention de la part de leur entreprise.

Selon une autre étude de Malakoff Humanis, les employés de plus en plus préoccupés par leur bien-être et leur santé demandent à l’entreprise d’agir. Ainsi, 86 % des salariés attendent de leur entreprise qu’elle “intègre durablement la prévention et la santé dans sa stratégie”. Ils sont notamment plus de 85 % à souhaiter un “renfort de la place de l’humain” dans l’entreprise.

Comment l’entreprise peut-elle remédier à cette tendance ?

Rappelons que « l’employeur est tenu par la loi de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger améliorer la santé au travail (article L. 4121-1 du Code du travail). L’employeur ne doit pas seulement diminuer le risque, mais l’empêcher. Cette obligation est une obligation de résultat (Cour de cassation, chambre sociale, 22 février 2002, pourvoi n° 99-18389), c’est-à-dire qu’en cas d’accident ou de maladie liée aux conditions de travail, la responsabilité de l’employeur pourra être engagée ».

Elle a également tout à y gagner. En effet, “plusieurs études nord-américaines ont établi que le rendement de l'investissement pour les entreprises qui luttent contre la sédentarité peut être jusqu'à quatre fois plus élevé en raison de la diminution de l'absentéisme, des cotisations aux régimes d'assurance collective et du roulement de personnel”.

  1. Diffuser les bonnes pratiques pour changer les habitudes !

Afin de limiter les effets de la sédentarité, les employeurs peuvent mettre en place un certain nombre de bonnes pratiques conseillées pour lutter contre la sédentarité et favoriser une culture de l’activité physique et sportive dans l’entreprise. Des experts de la santé proposent des solutions adaptées au monde de l’entreprise pour aider vos salariés à bouger plus !


Les astuces pour rester moins longtemps assis :

L’organisme de sécurité sanitaire Santé publique France (SpF), dans son enquête Coviprev sur ces questions pendant le confinement, recommandait les bonnes habitudes suivantes :

  • Se lever plusieurs fois par heure. La recommandation pendant le confinement est de le faire au moins toutes les demi-heures ;
  • Instaurer des réunions debout ou en marchant lorsque les équipes sont ensemble ;
  • Proposer de passer chaque coup de fil debout plutôt qu’assis ;
  • Inviter les équipes à prendre les escaliers plutôt que l’ascenseur lorsque vos collaborateurs sont au bureau.

Repère ! Pour rappel, l’OMS recommande de faire 10 000 pas par jour pour rester en bonne santé. Aujourd’hui, tout le monde peut mesurer son nombre de pas quotidien depuis son smartphone et même sa moyenne hebdomadaire. A bon entendeur !

OMS

  1. Faciliter l’accès à des activités physiques et sportives aux salariés

Aujourd’hui, les entreprises disposent de plusieurs solutions pour développer l’accès à la pratique sportive en milieu professionnel. Ces offres restent valables même pendant la fermeture des salles de sport en proposant des cours « online » ou des coachings individuels. Passer par le digital est aussi un bon moyen de rendre la pratique sportive ludique et accessible pour vos salariés. Car plus que jamais, ils ont besoin de bouger !

Pour en savoir plus sur les solutions existantes pour les entreprises afin de lutter contre les effets de la sédentarité de leurs salariés en période de confinement, c’est par ici !

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SOURCES :