L'équilibre entre la vie professionnelle et personnelle est devenu un sujet de préoccupation majeur pour de nombreux salariés, en particulier après la pandémie de COVID-19. Or, 60 % des salariés estiment que leur employeur “ne fait pas beaucoup de choses” pour les aider à trouver un équilibre vie professionnelle/vie personnelle. 

Comment changer la donne ? Quelles initiatives concrètes peuvent permettre un meilleur équilibre pro - perso ?

L’équilibre pro - perso : un pilier essentiel du bien-être au travail

Les conséquences du surmenage et d’une absence d’équilibre pro - perso sont très concrètes et bien connues des entreprises : baisse de la productivité, diminution de la qualité du travail, perte de l’engagement collaborateur, turnover élevé… Pourtant, ce phénomène est très répandu : 52 % des Français sont frustrés de ne pas passer assez de temps avec leur famille et amis.

À l’inverse, les salariés qui ont un bon équilibre pro - perso sont plus heureux et plus engagés au travail. Ils gèrent mieux leur temps et leur énergie, ce qui leur permet de travailler efficacement et de contribuer positivement à l’entreprise. En outre, ils sont plus susceptibles de rester longtemps dans la même entreprise. Cette étude révèle d’ailleurs que, pour les salariés qui souhaitent rester dans leur entreprise actuelle, le bon équilibre pro - perso est le critère privilégié pour 70 % d’entre eux.

Toujours selon la même étude, même si le salaire reste déterminant, le bon équilibre entre vie pro et vie perso est le deuxième critère le plus important pour choisir une entreprise plutôt qu’une autre.

5 initiatives pour améliorer l’équilibre pro - perso des salariés

Garantir le droit à la déconnexion 

En tant qu’employeur, vous devez garantir à vos salariés une politique stricte en termes de droit à la déconnexion et vous positionner contre la culture du présentéisme. En effet, l’absence de limite entre le temps de travail et le temps personnel impacte fortement le bien-être au travail et peut entraîner des cas de surmenage. D’ailleurs, plusieurs études ont montré que ce n’est pas parce que l’on travaille plus longtemps que l’on produit plus. 

Même si le Code du travail ne prévoit pas de sanction en cas de non mise en œuvre de dispositions sur le droit à la déconnexion, vous devez être proactif et indiquer clairement les horaires de travail dans vos conventions. Vous pouvez également interdire les e-mails et réunions après une certaine heure et le week-end, tout en formant vos collaborateurs aux bonnes pratiques à adopter (managers en tête). 

Des incitations simples et très efficaces peuvent rapidement être mises en place pour inciter les salariés à lever le pied. Durant leurs heures de déconnexion, les salariés de La Poste voient s’afficher sur leur écran une fenêtre d’alerte leur proposant de différer l’envoi du mail ou de confirmer l’envoi si le sujet est vraiment urgent. D’autres entreprises sont allées plus loin en supprimant l’envoi d’e-mails pendant une certaine période. C’est le cas du groupe Rakuten qui organise tous les mois une demi-journée sans e-mail pour encourager la communication “IRL” entre les salariés.

Mettre en place une politique parentale

D’après une étude menée par Aparentière, 99 % des salariés estiment que l'accompagnement à la parentalité doit faire partie intégrante de la politique RH de l'entreprise. Or, seulement la moitié d’entre eux donnent une note moyenne de 5/10 à leur entreprise concernant leur politique parentale.

Pour soutenir les salariés dans leur parentalité, les entreprises peuvent par exemple leur proposer une mutuelle optimisée pour les familles, proposant une “prime de naissance” (aussi appelée “forfait naissance”) et des garanties intéressantes. Vous pouvez également proposer des congés additionnels aux congés obligatoires : allongement du congé “second parent”, congé pour l’allaitement, congé pour la rentrée scolaire… Le Code du Travail prévoit plusieurs congés dédiés à la parentalité réunis par Lucca dans ce mémo.

Vous pouvez aussi proposer des solutions de garde en vous appuyant sur des réseaux de crèches privées ou en distribuant une aide financière couvrant les frais par des chèques CESU préfinancés (Chèque Emploi Service Universel).

Parmi les entreprises innovantes sur le sujet, KPMG propose notamment aux collaborateurs qui viennent de devenir parents de travailler à temps partiel 4 jours par semaine, tout en étant payés à 100 %, pendant une durée maximale de 6 mois. Autre exemple, Shine a décidé d’allonger de 3 semaines le congé second parent, qui passe alors de 5 à 8 semaines.

Adopter des horaires de travail flexibles

Les horaires flexibles, ou horaires à la carte, correspondent à l’instauration par l’entreprise d’une plage d’horaires d’arrivée et de départ pour les salariés. Ces horaires s’accompagnent généralement d’heures durant lesquelles les salariés doivent obligatoirement occuper leur poste de travail. En dehors de ces heures “bloquées”, le salarié est libre d’organiser sa journée comme il le souhaite. 

Ce système permet aux salariés d’adapter leur rythme de travail à leur contexte personnel, sans sacrifier leur productivité. Il améliore aussi l’engagement vis-à-vis de l’entreprise : selon cette étude, les salariés qui n’ont que peu ou pas de possibilité de fixer leurs propres horaires de travail sont 2,6 fois plus susceptibles de chercher “très certainement” un nouvel emploi au cours de l’année à venir (par rapport à ceux qui ont une flexibilité modérée dans leurs horaires). Toutefois, pour être efficace, cette organisation requiert une excellente communication pour assurer la continuité des projets et une bonne cohésion d’équipe.

Favoriser le sport en entreprise

La sédentarité fait mal aux salariés français. En effet, l’inactivité physique est devenue l’un des principaux facteurs de risque pour les problèmes de santé selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Aussi, d’après une publication de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, 95 % de la population en France manque d’activité physique et reste assise trop longtemps.

Les entreprises ont donc une responsabilité et doivent favoriser le mouvement de leurs salariés, en plus de leur proposer des équipements ergonomiques adaptés. Le sujet doit être un sujet récurrent de vos points d’équipe et des one-to-one : incitez vos salariés à prendre des pauses “actives” en allant marcher, lancez des défis de nombre de pas quotidiens à votre équipe, incitez-les à transformer leurs réunions en réunions ambulantes… 

Pour aller plus loin, vous pouvez aussi proposer à votre équipe un pack sportif donnant accès aux salles de sport de leur choix.

Soutenir les initiatives de bénévolat et les activités communautaires 

Les initiatives de bénévolat et les activités communautaires sont de plus en plus populaires en entreprise. Elles permettent aux employés de s'engager dans des projets qui ont un impact positif sur la communauté, tout en renforçant leur sentiment d'appartenance à l'entreprise et de bien-être.

Vous pouvez donc favoriser les initiatives de bénévolat et les activités communautaires de vos salariés en organisant des événements internes dédiés, en proposant des team buildings solidaires ou en facilitant le mécénat de compétences. L’entreprise Vendredi propose aux entreprises de faciliter l’engagement de leurs salariés grâce à sa plateforme. 

Shine permet notamment à ces salariés de consacrer un jour par mois à des activités de bénévolat.

Conclusion

En soutenant leurs collaborateurs grâce à ces initiatives pour l’équilibre vie pro/vie perso au travail, les entreprises investissent non seulement dans leur bien-être, mais aussi dans leur performance et leur engagement à long terme. Ces initiatives sont donc autant gagnantes pour l’entreprise que pour les salariés.