La 16e semaine pour la qualité de vie au travail est placée sous le thème de la performance. Le bien-être au travail et le dynamisme économique mis côte-à-côte : une révolution culturelle ? Pas vraiment, plusieurs études datant de 2011 montrent qu’investir dans la qualité de vie au travail, le bien-être et la prévention, présente des bénéfices pour les salariés, l’entreprise et la société en générale. Or 65% des DRH n'ont lancé aucun dispositif d’anticipation des risques psychosociaux (RPS) au sein de leur organisation. En France, 1 Français sur 4 souffre d’hyperstress au travail. Le stress est d’ailleurs la première source des arrêts maladie, et coûte entre 0,8 et 1,6 milliard d'euros par an.

Comment inverser la tendance et agir efficacement ? Et s’il s’agissait de changer notre approche de la gestion de la santé au travail, encore trop « comptable » ? En effet, adresser les problématiques RPS n’est pas un coût pour l’entreprise mais un investissement humain et économique. Démonstration.

Tous les prix, les SOS : coût humain & financier des maladies professionnelles

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Les différents maux liés au travail n’ont cessé de croître en France.

Conséquences ? Les effets collatéraux pour les entreprises sont colossaux notamment en termes d’arrêts de travail, absentéisme, dégradation du climat social et démotivation. Si l’on regarde plus spécifiquement l’absentéisme : en 2018, la note s’élève à 107,9 milliards d’euros pour les entreprises françaises. Quant aux TMS, « leur coût atteint 1 milliard d’euros chaque année » selon Bruno Duval, Directeur Général adjoint Harmonie Mutuelle.

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Ces chiffres sont révélateurs d’un manque d’investissement en termes de prévention des RPS. Quand on compare le classement de la France en Europe à la fois sur les actions de prévention et de lutte contre le stress, on remarque :

  • Une faible utilisation de procédures pour prévenir le stress : 15% des entreprises contre 68% en Suède et 58% au Royaume-Uni
  • Peu d’actions directes sur le stress : la France est au 14e rang européen en dessous de la moyenne des 27 pays de l’UE

Le compte est bon : indicateurs à suivre & évaluation des coûts

La définition d’indicateurs est nécessaire pour identifier les phénomènes de mal-être au travail et mesurer leur évolution dans le temps. Or la santé et la qualité de vie au travail couvrent un panel de composantes qui ne peut être limité à un unique indicateur. L’idée est de travailler avec une pluralité de KPI, puis, évaluer le coût de chacun (direct ou les impacts sur la performance de l’entreprise : baisse de la productivité, des ventes…). Cet état des lieux est essentiel.

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Retour vers le futur... de la prévention : nouvel investissement stratégique

Pour adresser les problématiques de RPS durablement, il faut s’inscrire dans une démarche de prévention primaire. À savoir, mettre les moyens pour prévenir le risque le plus en amont possible. C’est ainsi que le coût se transforme en investissement humain et économique durable : on parle désormais de “return on prevention” (ROP). Des études européennes sur plusieurs secteurs le prouvent.

  • L’agence européenne de Dublin a étudié le lien entre qualité de vie au travail et performance. Elle a pu démontrer que la santé et le bien-être au travail améliorent la performance économique des entreprises. Comment ? Par la diminution des cotisations maladie, la baisse de l’absentéisme et du turn-over mais aussi grâce à l’amélioration de l’engagement des salariés et l’accroissement de la productivité du travail Résultats :

    • Jusqu’à 20% de productivité en plus.
  • L’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail a étudié des cas d’entreprises ayant lancé des approches préventives. Résultats :

    • Sur 14 organisations, le rapport bénéfices-coûts s’étale entre 1,01 et 4,81
    • Concrètement 1€ investi dans les politiques de prévention génère une économie de 4,81€ grâce à une combinaison de facteurs : réduction des accidents, des maladies et de l’absentéisme.

Des cas concrets issus de cette dernière étude ? Voici notre tour européen des initiatives de prévention santé :

  • Une compagnie allemande d’assurance maladie s’est lancée dans un programme d’incitations auprès d’entreprises clientes. Celles-ci ont mis en place un système alternatif de gestion de la santé
    Résultats :

    • Baisse des indemnités maladie : -7,6%
    • Chute de l’absentéisme : -6,7%
  • Un programme néerlandais a permis de réduire les congés maladie de 28 %. Presque 303 millions d’euros ont été investis dans ce programme
    Résultats :

    • Montant de la diminution des congés de maladie : 2,7 milliards d’euros
    • Un tiers serait attribuable au programme lui-même
    • Bénéfice de 900 millions d’euros
    • Economie par euro investi : 3€
  • Une initiative en faveur de la prévention des RPS menée sur une période de 4 ans par la police néerlandaise a coûté plus de 3 millions d’euros
    Résultats :

    • Réduction de l’absentéisme : -3%
    • Economie : 40 millions
    • Soit un rapport bénéfices-coûts de plus de 13

Les PME-TPE défavorisées pour ces investissements face aux grands groupes ? L’étude de l’OPPBTP montre que les petites entreprises atteignent plus facilement un ROP positif. Le rapport moyen bénéfices-coûts est de 3,10 contre 2 pour les plus grandes entreprises.

Quant au gain par salarié, il varie grandement selon la taille de l'entreprise :

  • 8 200 € pour les entreprises de moins de 20 salariés
  • 3 700 € pour les entreprises de 20 à 49 salariés
  • 1 600 € pour les entreprises de plus de 50 salariés
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