Rester chez soi en raison de l'épidémie de coronavirus peut être vécu comme une épreuve angoissante avec des impacts sur le psychique : angoisse, stress, anxiété, insomnies, pression… Il y a de quoi perdre la raison dans son huit clos, avec son colocataire, sa famille, en couple ou même seul. "L'enfer c'est les autres", disait Jean-Paul Sartre. Alors pourquoi ne pas profiter de ces longues journées pour s’initier à la méditation ? Elena Zahariev, enseignante de méditation chez notre partenaire Mind vous livre les bienfaits de la méditation pour affronter sereinement ces prochaines semaines de confinement. On ne vous promet pas de vous transformer en Maître Yoda en un clin d’oeil, mais de réussir à prendre sur soi et d'apprendre à s'écouter.

Quand le confinement impacte notre esprit

Depuis la mi-mars, notre quotidien est complètement bouleversé. L’incertitude quant à l’avenir peut provoquer du stress, des angoisses et des moments d’anxiété. Les soucis liés au confinement peuvent vite devenir oppressants.

Avant, nous avions l'habitude de remplir nos journées par des distractions extérieures comme aller au restaurant, à la salle de sport ou faire du shopping. On a tendance à se perdre dans des distractions.

“Il n’y a plus toute la vie normale qu’on avait avant le confinement, on perd nos repères. Ce bouleversement a un impact sur notre esprit. Ce trop plein d’inquiétudes peut engendrer de l’anxiété et affecter notre bien-être et notre santé.”

Certaines personnes peuvent même ressentir un état de panique. “Le confinement est une période durant laquelle nous sommes tous contraints à rester chez soi et à exercer une activité professionnelle en télétravail.

A cela s’ajoute la garde d’enfants souvent vécue comme une source de stress supplémentaire et de tensions au sein du foyer familial”. Un stress et une angoisse peuvent également se faire ressentir par les proches de malades du Covid-19. “Voir un proche touché par le coronavirus entraîne du stress et des angoisses.”

Méditer pour vivre mieux en période de confinement

La méditation permet d’être présent dans nos vies quelque soit les conditions extérieures. Elle nous apprend que le véritable bonheur ne dépend pas d’éléments extérieurs mais de ce qui se trouve dans notre intérieur.

Selon Elena, “la méditation nous apprend à être flexible pour aborder les hauts et les bas de la vie. D’ailleurs, on dit souvent qu’on ne peut pas arrêter les vagues de stress dans la vie - les contraintes et les insatisfactions font partie de la condition humaine - mais on peut apprendre à surfer ces vagues en méditant.” explique Elena. La méditation est propice à trouver cet état de bonheur intérieur.

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Être (vraiment) là

“Notre esprit a tendance à s’éparpiller surtout en période de confinement. La méditation peut nous apprendre à vivre le moment présent avec les contraintes actuelles et à accepter inconditionnellement tout ce qui se présente à nous. Elle développe notre capacité d’attention, une attention ouverte et douce, capable de tout accueillir” explique Elena. En étant présent à son expérience ici dans l’instant présent, nous ne sommes plus dépendant des circonstances extérieures et nous pouvons profiter pleinement de chaque instant. La pratique méditative permet d’être à l’écoute et d'accueillir notre expérience telle qu’elle est, qu’elle nous plaise ou non.

Toutefois, selon Elena, demeurer de manière présente ne signifie pas seulement laisser aller les pensées d’anticipation du futur et de ruminations du passé. “On peut tout aussi bien se perdre dans le présent via des interprétations, des commentaires et des jugements de la situation actuelle”. L’expérience de la méditation “ce n’est pas attendre l’extase et une relaxation infinie”. Lorsqu’on médite, on ne recherche pas à atteindre un état en particulier, on développe notre capacité à accueillir tous les états, quels qu’ils soient. La méditation a une qualité libératrice et révélatrice. Elle nous apprend à vivre avec les conditions du moment, même si elles sont contraignantes, et à trouver à l’intérieur de nous une manière d’être là sans faire dépendre notre bonheur de ces conditions extérieures.

Prendre conscience de l’anxiété mentale pour ne plus être submergé

Le confinement est nécessaire pour endiguer la pandémie du virus Covid-19 et c’est évidemment une contrainte pour beaucoup d’entre nous. Sauf que la condition humaine a toujours eu pour habitude de rentrer en conflit avec les contraintes et à rejeter les insatisfactions de la vie.

Et cela engendre une souffrance qui s’ajoute à la contrainte initiale. Par exemple, on peut penser la chose suivante : “je suis confiné chez moi alors que c’était le moment où je devais lancer plein de projets et là tout s’arrête. Je n’aime pas cette situation.”

Elena précise que “face à cette pensée, on va naturellement s’énerver, s’apitoyer sur son sort, ruminer le passé et le présent en commentant la situation présente.” Ces schémas mentaux font dépenser beaucoup d’énergie au corps et à l’esprit."

On s’auto-alimente de pensées négatives en les ressassant ce qui nous fait perdre beaucoup d’énergie. On peut nourrir ce genre de pensée ou bien si on voit clairement comment notre esprit fabrique ces pensées anxieuses, on peut choisir de ne pas les alimenter et d’être présent, dans l’instant, dans notre vie telle qu’elle est là maintenant et être heureux.”

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En cette période de confinement, la méditation nous apprend à prendre du recul et à se dire : “ok je n’ai pas d’autres choix que de rester chez moi pour freiner la propagation du coronavirus et le confinement est un acte de solidarité envers les autres. Alors comment puis-je aborder ce moment pour être vraiment là, maintenant, sans me perdre dans mes pensées à ruminer et ressasser les choses?”

Méditer pour télétravailler efficacement

“La méditation a une utilité incroyable sur la concentration surtout lorsqu’on fait du télétravail et que l’on est entouré de distractions.” En période de confinement, les journées sont longues et on a tendance à se perdre dans un planning pas très structuré.

La méditation permet d’avoir un esprit clair et de discerner quelle est son intention. “Par exemple, si mon intention à cet instant est d’avancer sur ce dossier, à chaque tentation de faire autre chose - par exemple d’aller consulter les réseaux sociaux - je prends conscience de cette tentation et de la même manière que je prends conscience en méditation que mon esprit divague, je reviens à mon objet d’attention, à savoir le dossier sur lequel je suis entrain de travailler, sans me juger, sans un faire un drame, mais avec douceur.” Elena ajoute qu’on peut amener la pratique méditative dans tous les moments de la vie et pas simplement pour travailler sa concentration au travail.

Lutter contre le multitasking mental

Avec le confinement, on a tendance à remplir ce vide avec beaucoup de distractions qui peuvent vite nous fatiguer. “Nous sommes en proie à une forme de saturation à force de trop regarder la télévision, Netflix, d’être sur les réseaux sociaux toute la journée. La consommation d’informations sur le Covid-19 est aussi une source de stress dont on n’a pas forcément conscience. Sauf qu’à la fin de la journée, nous sommes épuisés.”

La méditation permet d’avoir des journées plus reposantes. Nous sommes moins stressés par cette anxiété et cette suractivation du système nerveux. Quand on travaille derrière son ordinateur toute la journée puis qu’on enchaîne en regardant des séries puis en écoutant les informations sur le Covid-19, on peut être dans une sorte de fatigue constante.

Cette fatigue ne dépend pas d’une journée habituelle au bureau qui nous fatigue physiquement notamment avec les transports. Cette fatigue d’une journée de confinement est dû au fonctionnement de notre esprit. La méditation nous apprend à nous reposer à l’intérieur de l’expérience en évitant justement ce multi-tasking mental.

Méditer = meilleure santé ?

Face à la crise sanitaire liée au coronavirus, on peut se demander si la méditation serait bénéfique pour renforcer notre système immunitaire. Elena explique que notre cerveau est composé de plusieurs systèmes nerveux qui gèrent des fonctions différentes.

Le système nerveux sympathique prépare l’organisme à l’action. Il nous pousse à réagir et à agir. Il peut causer du stress avec l’accélération du rythme cardiaque et de la respiration.

A l’inverse, le système nerveux parasympathique a pour action de nous aider à nous relaxer physiquement et mentalement. Il ralentit les fonctions générales de l’organisme comme le rythme cardiaque, la respiration et la tension artérielle et améliore la digestion et le sommeil.

“L’un des principaux effets de la méditation pleine conscience est d’activer ce système nerveux parasympathique face à un environnement stressant. Elle régule le rythme cardiaque et améliore la gestion du stress” explique Elena.

La santé et le bien-être reposent en grande partie sur l’équilibre entre ces deux branches du système nerveu.

“La méditation a une vertu préventive incroyable pour le bon fonctionnement de notre système immunitaire”. Beaucoup de maladies s'installent quand le système nerveux est déséquilibré. Cela peut entraîner un stress chronique, favoriser le développement des maladies auto immunes ainsi que des douleurs chroniques.”

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Entraîner son bien-être intérieur

La méditation est un entraînement à être présent. “En méditant régulièrement, on entraîne notre attention à se centrer sur l’instant présent et à accueillir l’expérience telle qu’elle se présente. A force d’entraînement, on apprend à vivre avec plus de flexibilité, de liberté et de résilience les événements contraignants et les insatisfactions de la vie“, explique Elena. Plus on s’entraîne à méditer, plus en entraîne cette qualité de présence et d’attention. C’est un peu comme aller à la salle de sport pour entraîner cette attention.

Pour commencer, dix minutes de méditation par jour suffisent pour entraîner son esprit à être attentif à l’instant présent. Le plus important est la régularité de l’entraînement. “Plus on crée cette habitude de revenir vers l’expérience du moment , plus cette capacité de présence va se développer naturellement dans toutes les situations de notre vie.” Lorsque l’on débute, Elena conseille de méditer peu mais souvent. “C’est un peu comme le jogging, si on veut tout de suite courir 10km, et qu’on a jamais couru, ça va être épuisant”!

Gérer le flot de ses pensées

On peut démarrer la méditation seul si on le souhaite. Aucun équipement n’est nécessaire. Il suffit de s'asseoir confortablement dans une posture droite qui favorise l’éveil, de choisir un objet d’attention comme la sensation de la respiration et à chaque fois que notre esprit part dans des abstractions, on l’invite à revenir vers l'expérience sensorielle du souffle." Ce qui peut être difficile lorsque l’on débute seul, c’est d’avoir d’avoir l’esprit qui part très vite vers d’autres pensées, et que personne ne va nous rappeler de revenir.”

C’est ce que les neuroscientifiques appellent le Mode par Défaut du cerveau. Notre cerveau a tendance à vagabonder et nous laisser entraîner par le flot de nos pensées même lorsque notre intention est de rester présent . Il est toujours actif même au repos. En méditant, on entraîne le cerveau à changer ce mode de fonctionnement par défaut en prenant conscience lorsque nous avons tendance à nous projeter mentalement dans le passé, le futur ou à commenter le présent. On cesse d’alimenter ce que l’on appelle “l’évasion mentale” en nous ancrant intentionnellement dans l’expérience du moment , en pleine conscience.

Méditer seul ou accompagné, à vous de choisir

Elena conseille de commencer la méditation en étant guidé par un enseignant. “Au début, ça peut être très utile de méditer en étant guidé par un instructeur et éviter que notre esprit parte dans tous les sens. On a pris l'habitude de se laisser aller par le flot de ses pensées, et encore plus dans une période comme celle du confinement. Par exemple, sur l’application Mind dans laquelle j'enseigne, vous avez accès à un programme d’initiation à la méditation avec des séances courtes pour aborder des situations de la vie quotidienne. Des instructeurs reconnus vous guident pour accompagner vos premiers pas dans la méditation.”

Des enfants plus calmes

Avec le confinement, les enfants sont perturbés. Beaucoup de parents pensent qu’ils vont s’ennuyer. Les enfants sont sur-sollicités avec des tas d’activités pour lutter contre l’ennui. “Avec nos enfants, on est beaucoup dans le FAIRE. Or, la méditation va au contraire développer les qualités d'ÊTRE” explique Elena. Le confinement est donc une bonne période pour trouver de nouvelles manières d’occuper le temps sans forcément avoir quelque chose à faire. Selon elle, “offrir des temps de pause, des temps calmes, des temps pour contempler et savourer via la méditation vont aider les enfants à mieux se concentrer, dormir et à accueillir leurs émotions”. Des méditations guidées pour enfants sont proposées par Eline Snel, l’auteure du best-seller Calme et attentif comme une grenouille, via l’application Mind.

Vous l’aurez compris, la méditation est à portée de tous et peut véritablement atténuer vos angoisses en cette période de confinement. Vous pouvez pratiquer la méditation guidée de Mind gratuitement avec Gymlib Home.

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