Les troubles musculo-squelettiques se multiplient : comment les prévenir en entreprise ?
Les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont devenus un problème de santé majeur pour les salariés. Touchant muscles, tendons et nerfs, ils sont souvent causés par des postures inadaptées, des gestes répétitifs et une sédentarité accrue.
Aujourd’hui, 58 % des femmes et 51 % des hommes âgés de 18 à 64 ans souffrent de douleurs liées aux TMS du dos et des membres supérieurs (Baromètre de Santé publique France 2021). Cette situation a un impact direct sur les entreprises, avec un coût moyen d’absence de 4 000 € par employé et par an (Gymlib x Malakoff Humanis).
Face à cette réalité, il est essentiel d’agir en amont pour prévenir ces risques et améliorer la qualité de vie au travail.
Solution n°1 : aménager un bureau ergonomique pour limiter les risques
Un espace de travail inadapté peut accentuer la fatigue musculaire et favoriser l’apparition de douleurs chroniques. L’adoption d’une ergonomie optimisée permet de limiter ces effets. L’utilisation de bureaux réglables en hauteur et de chaises offrant un bon soutien lombaire est essentielle. L’ajout d’accessoires spécifiques comme des repose-poignets, des supports pour écran et des souris ergonomiques permet également d’améliorer la posture des salariés.
Mais l’ergonomie ne repose pas uniquement sur le matériel. Il est indispensable d’accompagner les employés dans l’adoption de bonnes pratiques. Maintenir les poignets alignés avec les avant-bras, éviter de tendre les bras pour atteindre le matériel et prendre le temps de s’étirer régulièrement sont des réflexes à encourager.
Solution n°2 : encourager le mouvement au bureau
La sédentarité est l’un des principaux facteurs aggravants des TMS. Dès une heure d’immobilité, des micro-lésions peuvent apparaître. Bouger régulièrement tout au long de la journée est donc une nécessité.
Certaines entreprises ont déjà mis en place des actions concrètes pour inciter au mouvement. Toyota propose la location de vélos électriques à ses employés. Gymlib a installé des mange-debout et des sitting balls pour favoriser des postures dynamiques. Crédit Agricole prend en charge une partie du prix de location de vélos électriques pour ses salariés.
D’autres solutions peuvent être facilement mises en place : remplacer les e-mails par des discussions en face-à-face, privilégier les escaliers plutôt que l’ascenseur, organiser des réunions en marchant ou encore encourager les déplacements actifs comme le vélo ou la marche.
Solution n°3 : intégrer des échauffements et des routines de prévention
Dans les métiers physiques, la prévention des TMS passe aussi par des échauffements adaptés et une meilleure prise en compte des risques de blessures.
Ricoh a mis en place un parcours d’échauffement sur le chemin menant aux ateliers de production. Les employés effectuent ainsi quelques exercices avant de commencer leur journée, ce qui leur permet de réduire les tensions musculaires et d’améliorer leur posture au travail. En parallèle, l’entreprise a renforcé la formation de ses équipes sur l’ergonomie des postes et l’utilisation correcte des outils afin de limiter les points de friction et les contraintes physiques.
Solution n°4 : adapter l’ergonomie au télétravail
Le travail à distance ne doit pas être synonyme de négligence ergonomique. Pourtant, sans un aménagement adapté, de nombreux salariés développent des douleurs liées à une mauvaise posture.
Deskeo recommande d’aménager un espace de travail structuré avec un mobilier ergonomique similaire à celui du bureau. L’alternance des positions en fonction des tâches à réaliser, comme être debout pour passer des appels et assis sur une chaise ergonomique pour écrire, permet de réduire les tensions musculaires. Faire des pauses régulières pour bouger et s’étirer contribue également à limiter les effets négatifs d’une position prolongée.
Solution n°5 : intégrer le sport dans la culture d’entreprise
L’activité physique est un levier puissant pour lutter contre les TMS. Pourtant, 95 % des Français risquent de détériorer leur santé en restant trop assis (ANSES). Les bienfaits du sport en entreprise ne se limitent pas à la prévention des douleurs : il améliore également la productivité (+8 %) et réduit l’absentéisme (-25 %) (Etude Goodwill/MEDEF).
Certaines entreprises ont déjà adopté des initiatives innovantes. Gymlib allonge la pause déjeuner à deux heures pour permettre aux employés de pratiquer une activité physique. Heineken organise des défis sportifs connectés et des séances de sport en visio. La mairie de Poissy offre deux heures par semaine à ses agents pour qu’ils puissent faire du sport sur leur temps de travail.
Vers un environnement de travail plus sain
La prévention des TMS doit être une priorité pour les entreprises. En combinant ergonomie, mouvement et sport, il est possible de réduire significativement les risques pour la santé des salariés tout en améliorant leur bien-être.
Aujourd’hui, 63 % des employés estiment que leur entreprise ne se préoccupe pas assez de leur bien-être (Baromètre Harmonie Mutuelle). La question n’est donc plus de savoir si ces initiatives doivent être mises en place, mais comment les intégrer efficacement dans les politiques RH.