Anxiété, insomnie, fatigue des yeux, prise de poids… Le confinement, instauré en France en raison de la pandémie du Covid-19, augmente les risques de sédentarité des salariés en télétravail. Heureusement, il n’est pas trop tard pour agir. Des solutions existent pour que les entreprises prennent des mesures face à la sédentarité de leurs salariés en période de confinement.
La sédentarité, quel rôle de l’employeur en période de confinement ?
La sédentarité est définie par le fait d’être assis plus de 7 heures par jour en moyenne, avec des périodes assises ininterrompues de 2 heures dans des endroits diverses comme au bureau, dans sa voiture, devant la télévision, dans son lit, etc. Elle a des impacts particulièrement négatifs sur la santé : vieillissement accéléré, troubles cardiovasculaires et musculo-squelettiques, ou encore troubles du sommeil. La sédentarité serait selon l’OMS “la première cause de mortalité évitable dans les pays de l’OCDE”. De plus, ce problème coûte chaque année plus de 2 milliards d’euros pour les entreprises.
En France, la pratique du télétravail s'est généralisée en raison du confinement. Une situation qui expose fortement les salariés à un mode de vie plus sédentaire qu’en temps normal.
Le Code du Travail indique que “l’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs.” Ces mesures comprennent des actions de prévention des risques professionnels, des actions d’information et de formation ainsi que la mise en place d’une organisation et de moyen adaptés. L’employeur doit donc veiller à l’adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à l’amélioration des situations existantes.
Suite aux problématiques liées à la pandémie du Covid-19 et des mesures de confinement, bon nombre d’entreprises se posent les questions suivantes :
Comment peut-on donc lutter contre la sédentarité des salariés ?
Quelles actions mener pour prévenir les potentiels risques de santé et de sédentarité ?
Encourager la mobilité des salariés
L’Agence Nationale de la Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (Anses) rappelle dans son communiqué du 6 avril 2020 que “l’activité physique ne se réduit pas à la pratique d’une activité sportive : se déplacer dans son logement et son jardin, porter une charge, monter ou descendre les escaliers, réaliser des tâches domestiques sont des pratiques qui sollicitent également le corps.”
Encouragez vos salariés à multiplier les déplacements et à ne pas rester vissés sur leur chaise. Vous pouvez par exemple créer des créneaux de pauses directement dans leurs agendas, même si ceux-ci sont courts.
Ces coupures physiques permettront d’assurer un minimum de mobilité à vos salariés. Certaines tâches comme le ménage, le jardinage et bien d’autres sont intéressantes car elles mobilisent certaines parties du corps et permettent de se changer les idées.
Le Ministère des Sports quant à lui, conseille fortement de “rompre” les temps de sédentarité par des pauses d’au moins une minute toutes les heures ou de 5 à 10 minutes toutes les 90 minutes.
Pendant ces temps de pauses, il recommande de se mettre debout et de pratiquer une activité physique de faible intensité comme se lever pour ranger son linge ou marcher lentement vers une autre pièce de son domicile.
Pour inciter les salariés à rester actif, vous pouvez proposer un code de conduite du télétravailleur actif. Voici quelques idées :
- Faire une vraie pause toutes les 90 minutes
- Se lever toutes les 20 minutes pour aller prendre un verre d’eau par exemple ou marcher pour se dégourdir les jambes
- Alterner la position assise et debout pour lutter contre les problèmes musculaires
- Diminuer les temps de pause en position assise en se levant toutes les 30 minutes
- Ne pas déjeuner devant son ordinateur
- Se lever lorsqu’on passe un appel et marcher le plus possible
- Privilégier les réunions en visioconférence
- S’étirer régulièrement tout en inspirant et expirant en complétant avec quelques mouvements pour activer les articulations (rotation des épaules, du bassin, des poignets, des mains, de la tête)

Gare aux écrans !
Pendant le confinement, le quotidien des salariés est envahi par les écrans. Que ce soit pour télétravailler, regarder les infos ou se divertir devant une série, leurs usages a explosé entraînant une inactivité physique importante ainsi qu’une fatigue oculaire.
On l’oublie souvent mais la sédentarité est aussi liée au fait de rester statique derrière un écran.
La surexposition aux écrans - smartphone, tablette, ordinateur, télévision - entraîne des douleurs des muscles oculaires et des maux de tête. Les yeux perdent de leur efficacité lorsqu’on travaille sur un écran de longues heures sans interruptions car les muscles oculaires sont moins sollicités.
En tant que responsable RH ou dirigeant d’entreprise, votre rôle est de sensibiliser les collaborateurs sur les dangers d’une inactivité devant les écrans.
Recommandez-leurs de limiter les temps d’exposition aux écrans dans le cadre du travail mais également dans le cadre de leurs loisirs. Vous pouvez également les sensibiliser sur des exercices de gymnastiques des yeux à pratiquer régulièrement.
Kiran Vyas, professeur de yoga et spécialiste français de l’ayurveda, recommande de pratiquer une fois par semaine le “yoga des yeux” pour relâcher la tension des yeux.
«Ce n'est pas seulement un enchaînement d’exercices de gymnastique oculaire. Il s'agit d'une approche globale pendant laquelle on va solliciter le mental et le corps avec notamment des postures comme la salutation du soleil mais aussi la marche. Cela apporte un calme intérieur, augmente la mémoire notamment visuelle et améliore la capacité de concentration», précise-t-il dans le magazine Madame Figaro.
Enfin, nous vous recommandons le guide du bon usage des écrans élaboré par le site lebonusagedesecrans.fr pour prévenir et soulager la fatigue oculaire de vos collaborateurs. En cette période de confinement, l'ophtalmologue Dr Xavier Subirana, membre du conseil d’administration de l’Asnav et vice-président du Syndicat des ophtalmologistes, préconise ces gestes pour préserver ses yeux des effets néfastes de l'hyperconnexion :
- placer son écran de téléphone à une distance de 33 cm de son nez quand on le consulte pour éviter de suraccommoder ses yeux et de les fatiguer plus vite.
- lorsque l'on travaille sur son ordinateur, il faut avoir le regard plus haut que son écran de quelques centimètres ;
- Ne jamais utiliser un écran d'ordinateur ou de smartphone dans le noir ni face ou dos à la lumière naturelle d'une fenêtre. Celle-ci doit arriver perpendiculaire à l'ordinateur.
- en cas d’activité prolongée sur les écrans, penser à faire des pauses régulièrement pour bouger les yeux ;
- porter ses lunettes de vue en permanence lorsqu'on est face à un écran ;
- prévoir des moments sans écrans dans la journée pour reposer ses yeux.
Adieu Nutella, bonjour quinoa !
Confinement oblige, les salades composées de la boulangerie à côté du bureau ou le plat du jour de la cantine vont devoir attendre.
En attendant, vos collaborateurs vont devoir user de leurs talents culinaires pour la pause déjeuner.
Le problème est qu’en période de confinement, on a tendance à grignoter plus souvent, à décaler les repas, voire en sauter quelques uns, ou bien de se contenter de manger dès qu’ils ont faim.
Par manque de temps, certains vont délaisser une cuisine saine pour des aliments gras et sucrés.
Or, une alimentation déséquilibrée est l’une des principales causes de la sédentarité. D’après l’étude Suivimax, il est prouvé que plus on passe de temps devant un écran, plus la consommation de boissons sucrées, de bonbons, d’apéritifs salés ou de biscuits est élevée.
Ce qui entraîne une prise de poids non négligeable due à une dépense énergétique faible par rapport à l’apport excessif d’aliments gras et sucrés.
Or, cet excès d’apport calorique combiné à une inactivité physique augmente le “temps sédentaire”.
D’ailleurs, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (Anses) met en garde : « la réduction volontaire de mobilité, d’approximativement 10 000 pas/j à approximativement 1 500 pas/j, maintenue pendant 14 jours chez des adultes indemnes de toute pathologie, augmente de 7% le volume du tissu adipeux abdominal profond (graisse corporelle, ndlr)». Il est donc plus que jamais nécessaire d’encourager vos collaborateurs à adopter un mode de vie sain en passant par une alimentation équilibrée.
Voici quelques conseils que nous recommandons :
L’option vente à emporter. Les restaurants sont fermés au public jusqu’à nouvel ordre mais certains d’entre sont ouverts uniquement pour la livraison de plats à emporter. Il s’agit d’une option intéressante surtout si vos collaborateurs ont des tickets restaurants à dépenser.
Le partage de recettes entre collègues. Il n’y a rien de plus motivant que de partager ses recettes et ses bons plans culinaires ! Vous pouvez créer un groupe sur Slack ou un fichier Excel dédié aux partages de recettes simples à faire en ces temps de confinement. Chaque collaborateur partage ses recettes pour varier les plaisirs !
Des cours de cuisine qui partent en live. Ils ont le vent en poupe depuis le début du confinement sur les réseaux sociaux ou à la télévision. Chez Gymlib, on aime faire du sport et bien manger ! Alors pendant le confinement, l’un des co-fondateurs à eu l’idée originale d’organiser un cours de cuisine via visioconférence. Un moment de partage, de convivialité et de simplicité qui a permis à certains de se (re)mettre la main à la pâte !
Le e-partage de pauses dej’. La matinée vient de se terminer, il est temps de s’accorder une vraie pause pour le déjeuner. Et si vous organisez une web conférence pour partager un déjeuner comme vous le faisiez avant au bureau ? On vous l’accorde : manger devant une webcam n’est pas la chose la plus sympathique à faire, mais ce petit lien permet de se retrouver et de discuter d’autre chose que boulot. On prend surtout le temps de déconnecter.
La pause “Miam”. C’est le projet mis en place par certains collaborateurs de l’entreprise Zeeloft pour se mettre l’eau à la bouche. Il s’agit de publier des photos de bons petits plats pour inspirer tout le monde dans un quotidien où les plats deviennent un peu toujours les mêmes.
S’offrir les conseils d’un nutritionniste. Des programmes pour salariés comme celui de Gymlib Home permettent de bénéficier de conseils de nutritionnistes en plus de faire du sport à domicile.
Garder le cap avec des messages motivants
Enfin, pour lutter contre la sédentarité en période de confinement et encourager vos collaborateurs à avoir un mode de vie plus actif, rien ne vaut une bonne communication agrémentée de messages motivants. Pour cela, ayez recours à des messages simples. Dans le Guide des recommandations relatives à l’alimentation de l’adulte de Santé Publique France, on y trouve des exemples de messages courts pour lutter contre la sédentarité et inciter à l’activité physique. Vous pouvez les glisser à la fin de vos communications pour encourager vos collaborateurs à rester actif.
La formulation recommandée par Santé Publique France est : « Assis toute la journée ? Prenez le temps de faire des allers-retours dans le couloir ou de monter et descendre un escalier, au moins toutes les 2 heures » ou éventuellement « Ne restez pas assis trop longtemps : prenez le temps de marcher au moins toutes les 2 heures ».
La route est encore longue avant de retrouver un quotidien moins sédentaire. Alors gardez le cap ! N’hésitez pas à nous partager vos bonnes pratiques pour limiter les temps de sédentarité de vos collaborateurs en télétravail.
Pour aller plus loin retrouvez le dernier épisode de Tempo, le podcast Gymlib sport et bien être, qui vous aide à garder le rythme ! Le sport est-il (vraiment) bon pour la santé ?
